Par Elian, 22 ans, étudiante en sociologie à Genève

Lundi matin, 7h30. Mon réveil sonne avec la subtilité d’une alarme incendie. Je me lève, les cheveux en bataille et les yeux encore collés de sommeil. Devant mon miroir, je me rappelle soudain : aujourd’hui commence ma semaine d’expérience sociologique. L’idée m’était venue lors d’un cours sur les interactions sociales. Et si, pendant une semaine entière, je retournais systématiquement chaque compliment que l’on me faisait ? Comment les gens réagiraient-ils ? Cela changerait-il la dynamique de mes relations ? J’étais sur le point de le découvrir.

Jour 1 : Le début de l’aventure

Je décide de commencer doucement, avec ma coloc et meilleure amie, Sarah. Alors que je sors de la salle de bain, elle me lance : « Wow, j’adore ton pull ! Il est nouveau ? » Je prends une grande inspiration et réponds : « Merci ! Mais tu sais quoi ? J’adore encore plus ton pyjama licorne. Il te va vraiment bien ! » Sarah me regarde, interloquée. « Euh… merci ? Mais je le porte depuis des années… » Je souris, mal à l’aise. Ce n’est que le début, me dis-je.

Plus tard, à la fac, mon prof de sociologie comportementale commente mon dernier devoir : « Excellent travail, Elian. Votre analyse est très pertinente. » Je rougis légèrement avant de répondre : « Merci beaucoup, Professeur. Mais c’est votre cours qui est vraiment excellent. Votre façon d’expliquer les concepts est incroyablement claire ! » Le prof me fixe un instant, surpris, avant de sourire et de passer au suivant. Je sens mes joues brûler. Est-ce que je viens vraiment de flirter avec mon prof ?

Jour 2 : Les choses se corsent

Mardi, je décide de pousser l’expérience un peu plus loin. Au café du campus, le barista me fait un clin d’œil en me tendant mon latte : « Joli sourire aujourd’hui, mademoiselle ! » Je prends mon courage à deux mains : « Merci ! Mais vous savez quoi ? Votre façon de faire les lattes est encore plus jolie. C’est de l’art ! » Le barista éclate de rire, visiblement flatté. Je m’éloigne en me demandant si je viens de me faire un nouvel ami ou si je passerai pour une folle la prochaine fois que je viendrai commander un café.

L’après-midi, lors d’un exposé en groupe, ma camarade Lisa complimente ma présentation : « Tu expliques super bien, Elian ! » Je lui renvoie immédiatement : « Pas autant que toi ! Ta partie était fascinante. » Lisa me regarde d’un air suspicieux. « Euh… je n’ai pas encore présenté ma partie… » Oups. Note à moi-même : faire attention au timing des compliments boomerang.

Jour 3 : Les réactions s’intensifient

Mercredi, les choses commencent à devenir intéressantes. Je remarque que certaines personnes semblent presque hésiter avant de me faire un compliment, comme si elles anticipaient ma réponse. D’autres, au contraire, semblent prendre un malin plaisir à multiplier les compliments, curieux de voir comment je vais m’en sortir.

Lors d’un déjeuner avec des amis, c’est l’escalade. « J’adore ta nouvelle coupe de cheveux », me dit Marie. Je lui renvoie : « Merci ! Mais tes cheveux sont toujours parfaits, comment tu fais ? » Thomas enchaîne : « Tu as vraiment bon goût en matière de resto, Elian. » Je contre-attaque : « Pas autant que toi en matière de musique, tes playlists sont incroyables ! » Et ça continue pendant tout le repas. À la fin, nous éclatons tous de rire, réalisant l’absurdité de la situation. « Qu’est-ce qui t’arrive cette semaine ? » me demande Marie. Je leur explique mon expérience. Leur réaction ? Un mélange de fascination et d’amusement. A lire: Introduction à la résilience

Jour 4 : Les défis inattendus

Jeudi matin, je me réveille avec un rhume carabiné. Mon nez coule, mes yeux sont gonflés, et ma voix ressemble à celle d’un fumeur de 80 ans. Parfait, me dis-je ironiquement, une journée idéale pour recevoir et retourner des compliments.

À ma grande surprise, les gens sont encore plus gentils que d’habitude. « Tu as l’air fatiguée, mais tu restes ravissante », me dit une camarade de classe. Je lutte pour trouver une réponse appropriée : « Merci… sniff… Mais c’est toi qui es ravissante, même quand je te regarde avec mes yeux tout gonflés ! » Elle rit, mi-amusée, mi-inquiète pour ma santé mentale.

Le vrai défi survient l’après-midi, lors d’une présentation importante. Malgré mon état, je réussis à la mener à bien. Mon professeur me félicite : « Bravo Elian, c’était très bien malgré les circonstances. » Je rassemble mes dernières forces pour lui répondre : « Merci Professeur, mais c’est votre enseignement qui est vraiment remarquable, même quand on l’écoute avec les oreilles bouchées. » Un silence gêné s’installe dans l’amphithéâtre. Je me demande si je n’ai pas poussé le bouchon un peu loin.

Jour 5 : Les révélations commencent

Vendredi, je commence à remarquer des changements subtils dans mon entourage. Certains amis semblent plus ouverts, plus enclins à partager des choses positives. D’autres paraissent presque mal à l’aise, comme s’ils ne savaient plus comment interagir avec moi.

Au déjeuner, Sarah me confronte : « Ok, Elian, c’était marrant au début, mais là ça devient bizarre. Pourquoi tu agis comme ça ? » Je lui explique mon expérience en détail. Sa réaction me surprend : « Tu sais, j’ai remarqué que je faisais plus attention à ce que je te disais. Et bizarrement, ça m’a fait réaliser à quel point tu es une amie géniale. » Nous avons une longue conversation sur l’amitié, la communication et l’importance de l’appréciation mutuelle. Je réalise que cette expérience a peut-être plus de profondeur que je ne le pensais initialement.

Jour 6 : Le tournant inattendu

Samedi, je décide de sortir de ma zone de confort. Je me rends à un événement de networking pour étudiants en sciences sociales. L’occasion parfaite pour tester mon expérience sur des inconnus.

Les interactions sont fascinantes. Certaines personnes sont visiblement déstabilisées par mes compliments-retour immédiats. D’autres semblent apprécier, comme si cela brisait la glace plus efficacement. Un doctorant en psychologie finit par me demander si je mène une sorte d’expérience. Quand je lui explique, il est tellement intrigué qu’il me propose de collaborer sur un article à ce sujet. Je n’aurais jamais imaginé que mon petit projet personnel puisse susciter un intérêt académique !

Le soir, en rentrant, je croise mon voisin, un homme âgé généralement peu loquace. Il me fait un compliment sur mes plantes sur le balcon. Je lui retourne le compliment sur son potager. À ma grande surprise, nous finissons par avoir une longue conversation sur le jardinage, la vie, et la sagesse qui vient avec l’âge. Je réalise que sans cette expérience, je n’aurais probablement jamais eu cette conversation enrichissante.

Jour 7 : La conclusion et les leçons apprises

Dimanche, dernier jour de mon expérience. Je décide de la terminer en beauté en organisant un brunch avec mes amis proches. L’ambiance est différente. Je remarque que mes amis font plus d’efforts pour se complimenter mutuellement, pas seulement moi. C’est comme si mon expérience avait créé une onde de positivité autour de moi.

Quand je leur révèle finalement la nature de mon expérience, les réactions sont diverses. Certains se sentent un peu manipulés, d’autres sont fascinés. Mais tous s’accordent sur un point : cette semaine les a fait réfléchir sur la façon dont ils interagissent avec les autres.

Réflexions finales :

Alors que je m’assois pour écrire cet article, je réalise à quel point cette expérience m’a transformée. Ce qui a commencé comme un simple projet de sociologie s’est transformé en une profonde leçon sur les relations humaines.

J’ai appris que :

  1. Les compliments ont un pouvoir immense. Ils peuvent illuminer la journée de quelqu’un, renforcer des liens, ou même créer des connexions inattendues.
  2. Retourner systématiquement les compliments peut sembler artificiel, mais cela force à réfléchir sur les qualités des autres. C’est un exercice d’empathie et d’attention.
  3. La positivité est contagieuse. En une semaine, j’ai vu mon entourage devenir plus enclin à exprimer de l’appréciation.
  4. Les interactions sociales sont complexes. Ce qui peut sembler une simple expérience peut avoir des répercussions profondes sur les dynamiques relationnelles.
  5. L’authenticité reste cruciale. Bien que l’expérience ait eu des effets positifs, j’ai aussi ressenti le besoin de revenir à des interactions plus naturelles.

Cette semaine m’a ouvert les yeux sur le pouvoir de la positivité et de l’appréciation mutuelle dans nos interactions quotidiennes. Elle m’a aussi fait réaliser à quel point nous prenons souvent nos relations pour acquises, oubliant d’exprimer notre gratitude et notre admiration pour les autres.

Alors, chers lecteurs, je vous lance un défi : essayez, ne serait-ce que pour une journée, de retourner chaque compliment que vous recevez. Vous serez peut-être surpris de ce que vous découvrirez sur vous-même et sur les autres.

Et n’oubliez pas : dans un monde où vous pouvez être n’importe quoi, soyez le boomerang qui renvoie la positivité !

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